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Retour sur les 20 ans de la série Red Dead !

Posté par Isyanho le 03/05/2024 à 20:53 - Un commentaire ?

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Depuis sa création en 1998, l’objectif de Rockstar Games a toujours été de faire reconnaître le jeu vidéo à sa juste valeur au même titre que le cinéma avant lui, pionner dans le domaine du divertissement depuis des décennies. Pour y parvenir, à la fin des années 90, les équipes donnent naissance à une nouvelle saga controversée du nom de Grand Theft Auto. Avec son approche politiquement incorrecte en milieu urbain, le jeu interroge et nourrit les esprits en quête de jeux plus matures. S’inspirant des plus grands films de gangsters hollywoodiens et prenant la balle au bond du rêve américain, la saga devient populaire en 2001 avec Grand Theft Auto III et s'impose rapidement comme un incontournable sur la scène vidéoludique. Alors que la compagnie est entrain de se faire une place dans l'industrie et que le jeu vidéo est en pleine révolution technologique, les éditeurs doivent redoubler d'imagination pour conquérir ce nouveau marché.


Dans ce contexte, au début des années 2000, la firme étoilée tente par bien des moyens de proposer de nouvelles expériences afin d'attirer les joueurs. Pourtant, de State of Emergency (2002) à Midnight Club II (2003) en passant Max Payne 2: The Fall of Max Payne (2003), rien ne semble pouvoir être à la hauteur de GTA. En interne, le studio ne manque pas d'idées et souhaite mettre la main sur un jeu western à venir : Red Dead Revolver. Après tout, quelle meilleure période que le Far West pour raconter des histoires sur la société américaine ? Qui plus est, l'Ouest sauvage a-t-il encore des choses à raconter ? Pour le savoir, à l’occasion du 20e anniversaire de la saga, nous allons revenir sur les origines du western, son impact sur la culture populaire au cinéma jusque dans le jeu vidéo, mais aussi sur la création de la série et comment elle a permis au studio de rentrer dans une nouvelle ère.


IL ÉTAIT UNE FOIS... DANS L'OUEST

 

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Il était une fois dans l'Ouest - Film réalisé par Sergio Leone (1969)


Lorsqu’on évoque la saga Red Dead, celle-ci nous renvoie inéluctablement à une époque révolue de l’histoire, et particulièrement celle des États-Unis. Traduit littéralement « de l'ouest », le western retrace l’histoire de la création de la nation américaine et de la conquête de l’ouest aux différentes guerres du 19e siècle. Plus formellement, le « Far West » est considéré comme une terre aride et hostile où l'absence de loi sert de décor et où la corruption s'est établit ; dans ce contexte, une personne ou un peuple tente de s'installer sur de nouvelles terres et exprime par-delà des histoires comment la civilisation américaine souhaite asseoir sa grandeur et son envie de conquérir.


Avant de devenir un genre à part entière au cinéma, le western naît d'écrivains américains et européens au 19e siècle. De la littérature, il est un divertissement romancé jusqu’à devenir le thème de nombreux spectacles. Au début du 20e siècle, le genre devient si populaire que l’industrie du cinéma s’en empare et démystifie les codes jusqu'alors installés ; de simple vacher, le personnage du cow-boy se transforme en héros vertueux et crée ses figures emblématiques comme Billy The Kid et Jesse James. Durant cette période, le western au cinéma évolue avec son temps ; des scènes de cirques aux rodéos en passant par des comédies burlesques et autres western de série B, la technologie moderne (téléphone, voiture) apparaît sur le grand écran. Dans les années 1950, le genre (dit western classique à l'époque) est à son apogée et domine le cinéma américain à travers des histoires stéréotypées permettant à chacun de s'identifier.

Durant les années 1960 et malgré des budgets conséquents, le western n'est plus aussi populaire au pays de l'oncle Sam. L'Europe, et plus particulièrement les réalisateurs italiens, prennent le relais pour lui offrir une énième vie ; c'est la naissance du western spaghetti. Le célèbre cinéaste Sergio Leone use de son influence pour établir de nouveaux codes avec le lancement de plusieurs films comme la « Trilogie du dollar » (1964 - 1966) et « Il était une fois dans l'Ouest » (1969). Désormais, à travers une certaine violence graphique, les personnages sont bien plus complexes et diversifiés ; les chasseurs de primes apparaissent, les héros peuvent devenir des anti-héros qui n'hésitent pas à enfreindre la loi, de nouveaux plans de caméras redéfinissent le genre (notamment le plan dit américain) et la musique devient essentielle.


Divisant les spectateurs initialement plus axés sur le western classique, le western spaghetti a une influence irréversible sur la culture populaire. Avec l'augmentation du niveau de vie aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale et la démocratisation de la télévision, le western s'exporte sur le petit écran et connaît un véritable succès notamment eu Europe (surtout avec la série « Les Mystères de l'Ouest » en 1965). Alors que le western est définitivement à la mode, il disparaît peu à peu de la télévision dans la dernière partie du 20e siècle, laissant sa place à l’imaginaire, la science-fiction et la conquête de l'espace. 
 

Si le cinéma a perdu plusieurs de ces héros, au même moment, le jeu vidéo est lui en plein bouleversement. À la fin des années 1970, la technologie avance et les bornes d'arcades font leurs apparitions. Historiquement, le western a tellement fasciné les spectateurs ces dernières décennies qu'il est difficile d'y résister. Sous la coupelle de plusieurs éditeurs et studios, notamment japonais, de nombreux jeux voient ainsi le jour : Wild Gunman (1974) et Sheriff (1979) de Nintendo ; Outlaw (1975) d'Atari ; Bank Panic (1984) de Sega ; Gun.Smoke (1985) de Capcom ou encore Sunset Riders (1991) de Konami. Limités par la technologie de l'époque, les premiers jeux sont davantage centrés sur des duels au pistolet et ne parviennent pas à convaincre le public. Dans les années 90, le genre est pratiquement laissé à l'abandon malgré quelques résistants.


JOUER AVEC LE FEU
 

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Affiche promotionnelle pour le jeu Sunset Riders de Konami - 1991


Avec l'arrivée des nouvelles consoles, deux studios vont tenté de collaborer pour ressuscité le western. Fondé en 1984 par un certain Diego Angel et comme raconté dans un article publié par Polygon, Angel Studios est au départ un studio qui produit des éléments en 3D et qui commence à se faire une place en travaillant sur des films comme « The Lawnmower Man » (1992) et des clips vidéo. La philosophie de l'entreprise se base sur les 3 – P : Passion, Patience et Persévérance. En mettant en valeur ces 3 principes à travers une équipe compétente qui dispose d'une technologie solide, le studio pense pouvoir mettre en place de grands projets.

Au début des années 90, le studio se tourne vers le jeu vidéo et collabore avec Silicon Graphics (une société américaine qui construisait des stations de travail dédiées aux domaines de l'infographie, de la 3D, du traitement vidéo et du calcul haute performance) pour réaliser diverses démos en échange d'ordinateurs haut de gamme. Par la même, Angel Studios tape dans l'œil de Nintendo qui le signe comme partenaire pour le lancement de sa prochaine console : la Nintendo 64. 


Nintendo considère rapidement Angel Studios comme un studio important qui commence à distribuer quelques jeux vidéo sur SEGA Saturn comme Major League Baseball (1998) et Midtown Madness (1999). En 1999, Angel change à tout jamais son destin et signe un contrat en or avec Capcom Japon pour le portage de Resident Evil 2 sur la Nintendo 64. En admiration devant le travail d'Angel Studios, Capcom souhaite lancer une nouvelle licence et créer quelque chose de différent. Yoshiki Okamoto, directeur des opérations chez le studio japonais, contacte alors l'équipe car il a lui-même une idée ; créer un jeu de tir à la troisième personne intitulé S.W.A.T dans lequel le joueur peut contrôler différents membres d'une équipe tactique, chacun ayant ces propres capacités. L'équipe travaille sur le projet durant 3 mois et un crée un prototype. 


De plusieurs idées émergeantes, le jeu devient un western et les développeurs sont enthousiastes. S.W.A.T devient l'acronyme de Spaghetti Western Action Team puis un nouveau nom lui est attribué par Capcom : Red Dead Revolver. Cependant, le studio japonais n'est pas serein concernant le développement et envoie des employés en Amérique pour superviser le jeu. En interne, des différents artistiques émergent : alors que le studio américain souhaite mettre un avant un western réaliste et proche du cinéma, le studio japonais souhaite installer une ambiance fantastique et surnaturelle. Par ailleurs, le nom de Red Dead Revolver ne fait pas l'unanimité au sein d'Angel Studios, qui tente de le justifier en créant le personnage principal du nom de Red Harlow et sa célèbre main brûlée.
 

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Premiers dessins conceptuels du protagoniste principal - Red Harlow - par l'artiste Akira « Akiman » Yasuda


Dans une interview, le designer et illustrateur Akira « Akiman » Yasuda (qui a travaillé sur le jeu) est revenu sur cet épisode : « Parmi les équipes d’Angel Studios (les développeurs basés à San Diego), seule une petite partie d’entre eux avaient de l’expérience dans le développement de jeu vidéo. Normalement lorsque vous développez un jeu, c’est un processus de modifications constant, fait d’ajustements réguliers et d’améliorations jusqu’à ce vous vous rapprochiez de quelque chose de « complet » ; cependant le producteur d’Angel Studios trouvait que ces réglages et modifications n’étaient pas nécessaire, qu’il s’agissait d’un travail supplémentaire non budgété. C’était très ennuyeux. Plus nous procédions à des ajustements et plus les coûts gonflaient, et on ne pouvait rien y faire. C’est dommage, car les programmeurs étaient talentueux, et j’entretenais de bonnes relations avec l’équipe de graphistes. C’était frustrant au possible. »

« Les éléments de base pour le jeu étaient déjà finalisés et nous commencions à entrevoir la ligne d’arrivée. On en était plus ou moins à ce stade. Nous avons dévoilé une démo lors du précédent E3 (2002), mais la vérité était que nous avons dû nous démener un jour avant le début du salon. Il y a eu pas mal de problèmes, mais il a été bien accueilli et l’état d’esprit était au beau fixe parmi les développeurs. Tout le monde se disait : « Ok, ça va le faire ! ». Cependant c’est à ce même moment que s’est posée la question du visa de travail du directeur du studio (Tsujita Keizou). Il expirait et devait rentrer au Japon. Capcom a été en mesure de lui renouveler rapidement son visa, mais le temps était déjà compté. Quand un mois plus tard, K3 est retourné aux Etats-Unis, tout l’enthousiasme que nous avons pu ressentir lors de l’E3 est quelque peu retombé. Et on ne s’en sortait pas tellement avec le développement. »


En mars 2002, Capcom annonce tout de même Red Dead Revolver, prêt à sortir pour la fin d'année. Au même moment, plusieurs sociétés sont intéressées pour arracher Angel Studios des mains de Capcom. Parmi celles-ci ; Microsoft, Activision et Take-Two Interactive, qui a déjà travaillé avec Angel Studios sur certains jeux comme Midnight Club (2000) et Smuggler's Run (2000) en collaboration avec un certain Rockstar Games, studio qui fait sensation depuis la sortie de GTA 3 en 2001. En plus d'avoir la volonté d'offrir à Angel toute la liberté créative dont il ne dispose pas avec la société japonaise, ce rachat permettrait à la compagnie de frères Houser d'augmenter ces effectifs et ces bénéfices. De plus, Sam Houser, président du studio étoilé, souhaite mettre la main sur le moteur d'Angel (Angel Game Engine) afin d'avoir son moteur propriétaire.
 

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Dossier presse de Capcom pour l'E3 2002


Pour toutes ces raisons, Take-Two Interactive, la société mère de Rockstar, annonce en novembre 2002 avoir acquis Angel Studios pour 28 millions de dollars, incluant toute la technologie d'Angel et ses 125 employés, y compris la direction. Peu de temps après, Yoshiki Okamoto quitte Capcom qui ne souhaite plus s'investir dans le projet et T2 met la main sur Red Dead Revolver. Ainsi, tout le travail effectué par les deux parties est confié à Rockstar Games, Angel Studios est autorisée à travailler dessus et Capcom conserve les droits de publication au Japon.
 

Pour symboliser cet achat, Angel Studios devient officiellement Rockstar San Diego. Sam Houser déclare : « Angel a été un partenaire précieux de Rockstar au cours des trois dernières années, et nous sommes particulièrement enthousiasmés par notre dernière collaboration, Midnight Club II. Angel Studios a une solide histoire de développement de technologies de pointe et de contenu passionnant. Nous attendons avec impatience les avantages de voir Angel travailler exclusivement pour nous à l'avenir et de les avoir comme membres de notre équipe talentueuse. Avec Rockstar North, Rockstar Toronto et Rockstar Vancouver, Rockstar San Diego continuera à développer les types de jeux pour lesquels Rockstar va devenir mondialement connu. »
 

Diego Angel : « Nous sommes ravis de rejoindre l'équipe Rockstar. Rockstar crée le genre de jeux auxquels nous aimons jouer et que nous aimons le plus développer. Grâce à notre talent créatif et technique et à la capacité éprouvée de Rockstar à produire, commercialiser et promouvoir ses produits, nous espérons pouvoir fournir des logiciels de divertissement de classe mondiale pour de nombreuses années à venir. » 
 

Paul Eibeler, président de Take-Two : « Nous avons connu un énorme succès avec l’expansion stratégique de Rockstar Games. L'expertise de Rockstar dans la création de propriétés intellectuelles uniques et de contenus primés a propulsé Take-Two vers de nouveaux niveaux de succès, avec une part de marché record. Cette acquisition offre à Take-Two l'opportunité unique d'utiliser les capacités de développement exceptionnelles d'Angel Studio pour améliorer davantage le portefeuille croissant de marques à succès de Rockstar. Nous sommes convaincus que les produits qui émergeront de Rockstar San Diego seront à la hauteur des réalisations créatives exceptionnelles que Rockstar a réalisées jusqu'à présent avec ses titres. »

 

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En août 2003, Capcom annonce que Red Dead Revolver est officiellement annulé. En réalité, il s'agit surtout d'une formalité. Derrières les rideaux, Rockstar travaille toujours sur le projet et annonce en décembre 2003 qu'il est toujours en développement, prévu pour sortir sur Playstation 2 et Xbox au printemps 2004. En possession du jeu finalisé à 80%, la firme étoilée a 9 mois pour travailler dessus, recoller les morceaux et sortir le meilleur jeu possible dans l'espoir qu'une suite puisse voir le jour. Désormais président de Rockstar San Diego, Diego Angel s'exprime : « Avec ce jeu, nous nous sommes surpassés plus que jamais sur le plan technique, stylistique, mais aussi du gameplay. Notre objectif est de créer une expérience occidentale qui ravive les souvenirs du passé et qui regarde vers l'avenir avec une nouvelle approche inventive. »


Dans une interview accordée à IGN en 2010, Dan Houser déclare : « Nous nous entendions très bien avec les gars, cela semblait être un bon mariage culturel dans le sens où nous apportions tous les deux des choses différentes et nous aimions travailler ensemble. Celui qui a toujours attiré notre attention était ce jeu de cow-boy qui avait l'air très bien. Pour l'époque, il avait l'air visuellement spectaculaire, mais aussi en parlant aux gars de la direction, c'était un gâchis complet. Il n'existait pas vraiment en tant que jeu. »

 

« Capcom était prêt à s'en éloigner, alors nous avons dit que nous le terminerions et tout ce qu'ils voulaient, c'était les droits de le publier au Japon si jamais nous le terminions. Notre objectif était de faire avancer les choses et de les amener à un niveau que nous pension digne d'être publié. Nous savions que cela n'allait pas être complètement conçu de la façon dont nous l'aurions fait si nous l'avions fait depuis le début, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de bonnes idées qui ne pouvaient pas être transformées en quelque chose d'amusant et d'intéressant en soi. C'était un défi amusant, nous avons inversé certaines choses et laissé certaines choses telles qu'elles étaient, mais nous sommes partis d'un niveau très basique de gameplay, c'est toujours amusant de courir et de tirer avec une arme à feu. Cela avait l'air sympa, et la mécanique de tir était quelque chose d'intéressant et constituait l'activité principale du jeu. »


Hamish Brown, responsable des relations publiques de Rockstar, déclare en avril 2004 à la BBC : « Capcom avait une idée de ce qu'ils voulaient faire et Angel en avait une autre, en conséquence, le jeu a échoué. Il y a vingt mois, lorsque nous avons acheté Angel, le sujet de Red Dead Revolver a été évoqué. Pour nous, cela avait toujours l'air génial et le genre n'était absolument pas représenté. Le jeu Capcom était ultra-arcade. Il y avait même un personnage qui pouvait voler. Nous avons conservé ses racines arcade, mais lui avons donné une toile de fond plus réaliste. Il s'agissait de prendre la personnalité de Capcom et de lui insuffler certaines des nôtres, en supprimant des éléments et en ajoutant des cinématiques de capture de mouvement et des voix off qui capturent notre sens de l'humour noir. »
 

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À la même période, Jamie King, vice-président du développement chez Rockstar, s'exprime via GameSpot : « Rockstar est motivé à développer et à publier des jeux offrant de nouvelles formes de jeu, quels que soient leurs environnements ou leurs paramètres. Nous avons toujours aimé le genre western, car les images et les attitudes sont extrêmement fortes. Lorsque nous avons vu les magnifiques illustrations déjà créées par Capcom, nous avons pensé que ce serait une occasion manquée de ne pas relever le défi de transformer tous les éléments en un jeu qui se rapprocherait de l'expérience d'un jeu de tir occidental. »

« Nous savions qu'aucun jeu occidental à ce jour n'avait répondu aux attentes du public, alors comme un signal d'alarme pour un taureau, nous n'avons pas pu résister à l'envie de relever le défi. Toute l’essence de la période occidentale est saturée de caractère, d’attitude et de style. Issue d'une existence difficile, l'histoire d'un mystérieux tireur solitaire en quête de vengeance - ou d'argent - dans un pays sans loi est très intrigante. Des fusillades flamboyantes, des méchants mémorables, une cinématographie fantastique, une partition envoûtante...Tous ces éléments rendent l'image du Far West très convaincante. »

 

Après 5 ans de développement, le jeu sort le 3 mai 2004 en Amérique du Nord et le 11 juin en Europe sur PlayStation 2 et Xbox. Le joueur incarne Red Harlow, un chasseur de primes qui cherche à venger la mort de ses parents, assassinés par un groupe de mercenaires quelques années auparavant. Loin de la fresque cinématographique que souhaite retranscrire Rockstar Games dans ces productions, ce premier épisode se concentre d’avantage sur le gameplay, le visuel, et fait passer l’action avant toute chose. Axé principalement sur le tir, le mouvement et l’esquive. De Capcom, il reste la possibilité de changer de personnages et les capacités uniques, dont l’incontournable Dead Eye qui permet de ralentir le temps et d'effectuer des tirs précis. En dehors des missions, Harlow peut se promener dans la ville de Brimstone et parler aux différents habitants, constituant une base essentielle pour créer un monde beaucoup plus vaste à l'avenir.

Résultat d'un mariage qui a mal tourné entre Angel Studios et Capcom et malgré l'intervention de Rockstar, les différents éléments cités empêchent le jeu de se prendre véritablement au sérieux. Par ailleurs, les zones et environnements restent assez linéaires et les combats sont pour le moins répétitifs. De toute évidence, Rockstar San Diego a dû faire des compromis pour respecter les délais de sortie du jeu. Dans ce contexte, la série a-t-elle encore un avenir ?


CONNAÎTRE SES CLASSIQUES


Old West Project - Vidéo de présentation diffusée à l'E3 2005
 

Finis de ramasser les pots cassés, Capcom est désormais loin derrière et Rockstar peut s'appuyer sur la licence pour développer son propre jeu à la sauce western. Pas de temps à perdre, le développement débute directement après la sortie de Red Dead Revolver. Le studio dispose d'un budget estimé à environ 100 millions de dollars selon le Daily Mail (soit l'équivalent de 81 millions d'euros à l'époque) et 1000 personnes sont mobilisés. Ainsi, Rockstar San Diego collabore avec Rockstar North (le studio derrière GTA), Rockstar Leeds, Rockstar New England et Rockstar Toronto. L'objectif ? S'inspirer et atteindre la renommé de la saga Grand Theft Auto sans la copier pour autant.
 

En mai 2005, bien que les frères Houser tentent de le retenir, Diego Angel quitte le studio après 20 ans de bons et loyaux services, laissant derrière lui la licence Red Dead entre de bonnes mains. Sortie depuis 1 an, Red Dead Revolver (et ses 1,5 millions d'exemplaires vendus) n'a pas été le succès tant espéré. Pour autant, le studio ne compte pas lâcher l'affaire ; en interne, une petite équipe de Rockstar San Diego travaille sur un premier aperçu qui sera prochainement diffusé auprès de l'industrie.

À l'E3 2005, lors de la conférence de presse de Sony, l'éditeur japonais présente plusieurs démos techniques pour sa futur Playstation 3. Parmi celles-ci, un projet développé par la firme et nommé Old West Project fait son apparition dans une courte vidéo illustrée par des images du Far West. En interne, le développement prend de l'ampleur en 2006 suite à la formation d'une équipe de développement principale dirigée par le concepteur principal et co-scénariste Christian Cantamessa, le directeur technique Ted Carson et les directeurs artistiques Josh Bass et Daren Bader. De plus, la compagnie a désormais son propre moteur maison : RAGE.
 

Le 4 février 2009, le studio annonce officiellement Red Dead Redemption sur Playstation 3 et Xbox 360. Prévu pour l'automne prochain et principalement développé par Rockstar San Diego, le jeu utilise le nouveau moteur du studio et se déroule dans un monde ouvert au 20e siècle « lorsque les badlands anarchiques et chaotiques ont commencé à céder la place à la portée croissante du gouvernement et à la propagation de l'ère industrielle. En cours de route, les joueurs connaîtront la chaleur des fusillades et des batailles, rencontreront une multitude de personnages uniques, lutteront contre la dureté de l'une des dernières étendues sauvages du monde et, finalement, choisiront leur propre chemin précaire à travers une histoire épique sur la mort du Far West et des flingueurs qui l’habitaient. »


Premières images de Red Dead Redemption - 2009


Le 6 mai 2009, la firme étoilée publie la première bande-annonce du jeu. Cependant, au mois de mai, l'éditeur annonce son report pour « laisser un temps de développement supplémentaire aux titres et maximiser leur plein potentiel en termes de qualité de l'expérience joueur et de performance du marché ». Ben Feder, président de Take Two, déclare également : « Chez Take-Two, nous avons une politique assez stricte consistant à ne pas servir de vin avant l'heure. Nous lui donnerons le temps dont il a besoin. Notre capacité à proposer un titre au cours de l'année reflète le chemin parcouru par Take-Two en termes de diversité de notre gamme de produits et de flexibilité. »
 

Au mois de juin, dans une interview pour Telegraph, Dan Houser décrit la vision du studio pour ce nouvel opus : « Le gros avantage de Red Dead Redemption était, pour moi, qu'il contient beaucoup de choses que vous avez déjà vues, mais que vous ne les avez jamais vues dans un jeu vidéo auparavant. Beaucoup d'entre elles n'ont jamais été réalisés correctement dans un jeu comme avoir une diligence qui fonctionne correctement, avoir un lasso qui fonctionne correctement, avoir tout cet écosystème d'une soixantaine d'animaux à chasser. La raison est que vous ne pouviez pas faire cela sur du matériel ancien. »

 

« Depuis que nous avons créé notre premier véritable jeu en monde ouvert, nous avons toujours trouvé autant de façons que possible, sans perdre ce qu'il y a d'amusant dans les jeux, de réduire l'espace entre être en mission et hors mission. Depuis que les jeux ont évolué vers des graphismes modernes, il y a eu une pénurie massive. Je pense que c'est la technologie. Il est plus facile de tracer des lignes droites et créer une station spatiale que de concevoir une vieille ville occidentale avec du bois déformé, des particules de poussière partout et des Tumbleweed qui y roulent. Vous n’auriez tout simplement pas pu créer un jeu aussi semblable il y a cinq ans et vous n’auriez certainement pas pu le faire dans un monde ouvert. Évidemment, quand on fait un jeu sur l'Ouest américain, c'est ridicule de prétendre qu'on n'a pas regardé beaucoup de films occidentaux. Mais nous avons également effectué de nombreuses recherches de première main, qu'il s'agisse d'envoyer des gens observer le paysage ou de se rendre à la Bibliothèque du Congrès pour regarder des photographies de l'époque. »
 

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Affiche promotionnelle sur un bâtiment de New York


Faisant suite à de nombreux tests publiés par la presse spécialisée, le jeu est désormais prévu pour le 27 avril 2010 et le 30 partout dans le monde. Alors que les premiers artworks du jeu apparaissent dans les rues de New York, la pression est plus que jamais sur les épaules du studio qui devra vendre au moins 4 millions d'exemplaires pour être rentable. Sam Houser déclare : « C’est notre vision de l’Ouest américain : beau, sanglant et plein d’action. Le jeu est une véritable épopée et a été développé avec les mêmes valeurs de production et le même souci du détail que nous mettons dans tous nos projets. Red Dead Redemption représente une nouvelle étape pour nous dans le développement de jeux en monde ouvert. »
 

À quelques mois de la sortie du jeu, Ted Carson, directeur technique chez Rockstar San Diego, revient via GameSpot sur le développement de cette suite : « Alors que le studio travaillait sur Red Dead Revolver, le potentiel d'un jeu Wild West à l'échelle des autres jeux de Rockstar est devenu évident. Le décor était si fort et les possibilités dans un monde ouvert semblaient infinies. Nous n'allions clairement pas pouvoir intégrer toutes ces idées dans le jeu original, qui était avant tout un jeu de tir. Le défi fondamental pour Red Dead Redemption était donc de conserver cette expérience de jeu de tir de base et de développer tout le reste. Les grandes idées ont commencé avec l'objectif d'un jeu en monde ouvert dans un environnement rural, puis superposer les fonctionnalités vraiment difficiles, mais indispensables pour rendre cet environnement réussi : des chevaux qui bougent bien, des lassos qui bougent correctement, un écosystème massif d'animaux et un monde à la fois beau et dans lequel il y a plein de choses à faire. »
 

Concernant le choix de l'époque : « Ce qui nous a attiré dans ce lieu et cette époque spécifique, ce sont les opportunités qu'il offrait d'explorer des choses dans les jeux vidéo qui n'avaient jamais été tentées auparavant. Au début du 20e siècle, la frontière était déjà conquise et de nombreux bouleversements sociaux se produisaient. Dans le même temps, d’énormes progrès étaient réalisés dans le domaine technologique, depuis les armes jusqu’aux communications, en passant par les transports et la médecine. C'était l'environnement parfait pour le genre de jeu en monde ouvert que nous avions en tête : il était riche en personnages, socialement complexe, incroyablement beau et, bien sûr, présentait une très large gamme d'armes vraiment intéressantes, ainsi qu'une guerre civile au Mexique ! » 
 

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Red Dead Redemption à la PAX East en mars 2010


Proche de la sortie, la promotion du jeu s'accélère. La compagnie dévoile une première vidéo de gameplay et encore une fois, Dan Houser s'exprime face à IGN, faisant le parallèle avec les précédents propos de Ted Carson : « Le jeu parle, de notre point de vue, de ce mouvement d'une sorte de liberté violente à une sorte de situation de contrôle étatique beaucoup plus ouvert ; le mouvement de l'individu vers un collectif plus large où vous avez beaucoup moins de contrôle individuel sur votre vie, ou du moins c'est ce que l'on ressent. Que vous ayez ce contrôle ou non n'est pas clair, mais je pense que le passage d'une époque primitive en parallèle avec notre propre époque est ce que nous avons trouvé intéressant à propos de cette période. »
 
Début mars, le studio retarde le jeu jusqu'au 18 mai en Amérique du Nord et au 21 mai à l'international. Un représentant déclare : « Chez Rockstar, nous avons toujours été fiers de la qualité sans compromis de nos jeux et nous choisirons toujours de prendre un peu plus de temps pour peaufiner un jeu afin qu'il soit intact. Avec Red Dead Redemption, nous avons pensé que ces quelques semaines supplémentaires feraient une grande différence en nous aidant à vous offrir une expérience au-delà de vos attentes. » Le même mois, la jaquette se dévoile et les dernières semaines se focalisent sur la partie multijoueur du titre. Après 5 ans de développement et des centaines de développeurs mobilisés, le jeu est enfin disponible partout dans le monde.


SÉLECTION NATURELLE
 

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En 1911, alors que la conquête de l’Ouest touche à sa fin et que la technologie moderne s‘installe, un ancien hors-la-loi, John Marston, se voit contraint de traquer les membres de son ancien gang dans l’espoir de récupérer sa famille, emprisonné par des membres du gouvernement. Contrairement au premier opus qui était constitué de lieux fermés, le studio propose un monde ouvert qui couvre 2 états américain et 1 état mexicain. Toujours jouable à la troisième personne, les chevaux font naturellement offices de moyen de transport pour parcourir les territoires sauvages de l'Amérique. Techniquement, Red Dead Redemption se place dans la lignée des derniers titres proposés par le studio ; avec des textures soignées, une modélisation des personnages plus poussée que jamais et une faune et flore très abondante, le titre s'impose rapidement comme une référence des jeux à monde ouvert.

Les fusillades étants au cœur même du gameplay, de nombreuses armes et objets utiles sont désormais disponibles (revolvers, pistolets, fusils, fusils de chasse, couteaux, explosifs, lassos) tout comme la fonctionnalité du Dead Eye, soigneusement conservée par le studio et toujours aussi efficace pour éliminer les ennemis. Sous un soleil aveuglant, la modeste ville de Brimstone présente dans Red Red Revolver laisse sa place aux grands espaces de l'Ouest que recouvrent les déserts, plaines et autres montagnes. Dans cet environnement saisissant qui dénote complètement avec l'univers urbain de la série GTA, le joueur découvre un nouveau moyen de s'évader dans une aventure beaucoup plus contemplative ; la nature a repris ces droits.

Pour créer un monde toujours plus vivant et organique, le jeu dispose d’événements aléatoires (pendaisons publiques, embuscades, appels à l'aide, rencontres avec des étrangers, fusillades à cheval et attaques d'animaux dangereux), d'un écosystème local (animaux qui s'entretuent ou qui peuvent s'attaquer au joueur), d'activités annexes (duels, chasses à la prime, collectes d'herbes, jeux d'argent et chasses d'animaux rares), de mini-jeux (poker, blackjack, lancer de fer à cheval, jeu du couteau, bras de fer) et de missions secondaires scénarisés. Ainsi, toutes ces nouveautés permettent au joueur d'être en harmonie avec l'univers, d'avoir la sensation qu'il subsiste une véritable vie au-delà du personnage principal, dissimulée entre l'imprévu des situations et la spontanéité des interactions.
 

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Ce qui aide également à l'immersion, c'est que certaines de ces interactions (aider un passant, secourir une personne en danger...) se déclenchent de façons naturelles, sans qu'aucune cinématique daigne venir couper le gameplay, laissant au joueur la possibilité d'interagir ou non avec les personnages qu'il rencontre. De cette manière, le joueur est beaucoup plus libre de faire ses propres choix et d'en assumer les conséquences. D'ailleurs, ces conséquences sont ici articulées autour d'un système d'honneur qui varie selon les bonnes ou mauvaises actions du joueur, qui ont à leurs tours un impact sur la réaction du monde qui l'entoure.

De la même manière que le système de recherche présent dans la saga GTA, le jeu introduit aussi un système de prime qui augmente selon les crimes commis par le joueur, jusqu'à même l'intervention du United States Marshals Service ou l'Armée mexicaine, forçant le joueur à s'éloigner le plus possible de la zone indiquée sur la mini-carte, ou tuer tous les hommes de loi d'une ville pour que la poursuite s'arrête. Dans cette situation par exemple, les chasseurs de primes sont toujours présents et le joueur doit payer sa prime à un poste télégraphique ou présenter une lettre de grâce pour l'effacer complètement. 


RDR dispose également d'un mode multijoueur pouvant accueillir jusqu'à 16 joueurs prêts à régner sur l'Ouest américain. Le joueur peut créer son propre personnage, choisir sa monture et partir à l'aventure. Dans le mode libre, le joueur peut se déplacer librement, vaquer à ses occupations, relever des défis ou participer à des événements dissimulés sur l'ensemble de la carte (comme attaquer des cachettes de gangs). Le studio met à disposition plusieurs modes de jeux spécifiques comme des matchs à morts et des captures de drapeaux, ainsi que des défis qui permettent de gagner différentes récompenses (nouveaux modèles de personnages, armes dorées, de nouveaux titres, nouvelles races de chevaux...). Par la suite, le studio décidera également d'introduire un mode coopératif pour permettre à chaque joueur de trouver sa place. Toutes ces activités permettent de gagner de l'expérience, progresser dans les rangs jusqu'à devenir une véritable légende de l'Ouest.

MUSÉE DES HORREURS
 

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Comme un dernier clin d'œil à Capcom qui souhaitait introduire des éléments fantastiques et surnaturels dans Red Dead Revolver, la compagnie des frères Houser envisage par la suite un univers parallèle dans lequel le monde des morts et des vivants s'entrechoquent. S'appuyant sur l'histoire des personnages de RDR et sa représentation de l'Amérique, le studio souhaite renouveler l'expérience des extensions de GTA IV, comme l'explique Dan Houser en 2010 via GameSpot

« L'objectif sous-jacent de The Lost and Damned et The Ballad of Gay Tony [les extensions de GTA IV] était de créer deux jeux très différents l'un de l'autre et de l'expérience principale de GTA IV qui changeaient autant que possible l'expérience de jeu, tout en offrant des récits qui se croisent. Nous croyons toujours en cette approche ; c'est-à-dire qu'une histoire doit être entièrement séparée, avec peut-être un chevauchement, mais pas une continuation directe de l'histoire d'un jeu, et les mécanismes doivent être modifiés autant que possible pour offrir une nouvelle expérience de jeu. Nous avons simplement utilisé cette même philosophie pour faire des choses très différentes cette fois (créer un genre de jeu différent dans un monde que le joueur connaît déjà), pour transformer un western en un jeu d'horreur de survie. Les DLC et les extensions de jeu restent pour nous des domaines d'expérimentation importants, mais nous avons apprécié de travailler à la fois sur l'approche narrative urbaine interconnectée dans GTA et sur l'approche « changer le monde » pour Red Dead. »

« Avec Undead Nightmare, nous voulions depuis longtemps trouver un moyen de rendre les zombies intéressants, et l'une des façons que nous pensions pouvoir y parvenir était de placer les zombies dans un univers existant, afin que le joueur puisse voir comment les personnages qu'il connaît déjà réagissent à la folie d'une épidémie de zombies. C'est, selon nous, plus intéressant que de créer un monde que les gens ne connaissent pas et de l'utiliser uniquement pour les zombies. Donc, la direction fantastique était quelque chose que nous voulions imposer à un monde non fantastique existant, et en raison de leur héritage cinématographique américain commun, de la beauté des paysages et de notre amour pour l'ensemble des personnages, nous avons pensé que Red Dead était un candidat parfait pour cela. Et au fur et à mesure que cette aventure se déroule, nous sommes vraiment satisfaits des résultats : les zombies ajoutent évidemment une nouvelle dimension au monde, et en même temps, le monde familier de Red Dead Redemption ajoute quelque chose d'un point de vue narratif à une expérience zombie. »

 

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Vous l'aurez compris, l'objectif est donc de surprendre les joueurs en proposant de revivre l'aventure de John dans un tout autre contexte. En ce sens, la compagnie y trouve également un héritage cinématographique entre deux genres : le western et l'horreur. Fin septembre 2010, Rockstar Games annonce Red Dead Redemption: Undead Nightmare, la dite extension qui change par bien des manières le destin de John Marston. Prévu pour le 26 octobre 2010, le jeu relate l'histoire du héros dans un nouveau scénario où zombies, humains, animaux et autres créatures mystiques tentent de prendre le contrôle de l'Ouest.

Précisément, le jeu propose une branche alternative à l'histoire de John peu avant la fin du jeu. Un soir, alors rentre chez lui, le protagoniste découvre qu'un terrible fléau ravage les terres américaines. Après avoir mis à l'abri les membres de sa famille touchés par cette étrange maladie (dont l'origine est inconnue), il récupère son cheval et part à la recherche d'un remède. Entre cannibalisme, tortures et actes barbares en tout genre, John va devoir faire preuve de vigilance et redoubler d'efforts pour survivre.

Dans cette nouvelle expérience, les animaux morts-vivants et créatures mystiques (Chupacabra, Sasquatch, Licorne, Chevaux de l'Apocalypse) apparaissent. Comme le jeu est adapté en conséquences : les affiches représentant les criminels recherchés dans le jeu original sont remplacées par les « Personnes disparues » que le joueur est chargé de retrouver et les différents cimetières doivent être purifiés en éliminant les morts-vivants et en y brûlant des cercueils. De plus, les munitions se font désormais plus rares et le joueur se voit dans l'obligation de fouiller les différents cadavres, ouvrir certains coffres et rendre service à des personnes en détresse pour pouvoir se défendre. La partie multijoueur elle, est également mise à jour et propose de nouveaux modes de jeux, notamment le mode Undead Overrun où le joueur doit survivre à des vagues d’ennemis zombies.

Pour autant, comme l'explique Dan Houser pour GameSpot, la maladie n'a pas contaminé l'humour noir du studio, bien au contraire : « C'est difficile parce que les zombies sont par nature ridicules, mais ils doivent aussi être effrayants, sinon le jeu serait très ennuyeux. Nous avons donc essayé de trouver un ton qui soit légitimement terrifiant à certains moments et quelque peu idiot ou conscient de lui-même à d'autres moments. Encore une fois, l’utilisation du jeu de personnages et du paysage de Red Dead Redemption a rendu les deux plus faciles. L'utilisation de personnages connus vous donne un raccourci à la fois pour l'humour et la peur, car les joueurs connaissent déjà les personnages et leurs relations et nous aide à les exploiter pour la satire, le commentaire social ou le pathétique, tandis que la campagne américaine et son paysage font tout autant partie de l'iconographie de l'horreur, comme c'est le cas pour le Far West. »


L'ÈRE DU CHANGEMENT
 

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Le directeur technique Ted Carson, le directeur artistique Josh Bass et le producteur Steve Martin aux Game Developers Choice Awards en 2011
 

Alors, le titre est-il une réussite commerciale ? Le studio a-t-il eu raison de miser sur la saga Red Dead ? En plus de recevoir des critiques élogieuses de la part de la presse et des joueurs, lors de son premier mois de commercialisation, RDR s'écoule à 1,5 million d'exemplaires sur le sol américain (945 900 unités sur Xbox et 567 100 unités sur Playstation 3) et domine le marché britannique. En peu de temps, le jeu devient le titre le plus vendu aux États-Unis sur consoles, atteint les 2,5 millions de jeux vendus au mois en août 2010 et marque un tournant pour l'éditeur ; depuis près d'une décennie, Take-Two Interactive n'arrivait tout simplement pas à générer de bénéfices durant les années qui ne couvraient pas de jeu Grand Theft Auto. Désormais, comme le déclare le directeur général Ben Feder au Los Angeles Times, c'est chose faite : « C'est quelque chose que nous espérions réaliser presque dès le premier jour. Ce sera la première fois en une décennie que nous serons rentables sans GTA. »

À ce moment précis, Red Dead Redemption fait entrer T2 et son studio étoilé dans une nouvelle ère. Pour l'éditeur, c'est une nouvelle sécurité économique. Pour Rockstar Games, en plus de nouvelles recrues talentueuses, c'est une nouvelle licence forte qui a le potentiel pour rivaliser commercialement avec la saga GTA. De plus, le studio de Rockstar San Diego a pu aller au bout de son projet sans restrictions techniques ou créatives et ainsi montrer de quoi il était capable. Par son ton sombre et grandement inspiré du cinéma western classique, RDR rend ainsi parfaitement hommage à cette époque révolue et permet d'en conserver l'héritage.

En février 2011, nous apprenons que le titre s'est vendu à 8 millions d'exemplaires à travers le monde. Après avoir remporté une multitude de prix et avoir été élu « Jeu de l'année » pas moins de 160 fois, le jeu remporte 4 titres à la cérémonie des Game Developers Choice Awards : « Jeu de l'année » ; « Meilleure conception de jeu » ; « Meilleure technologie » et « Meilleur audio ». À cette occasion, Steve Martin, directeur du studio chez Rockstar San Diego, remercie avant tout son équipe et les fans :

« Les gens ont travaillé très, très dur. Peu de temps après mon arrivée, les gens ont commencé à avoir ce sentiment électrique et n'espéraient pas seulement que ce soit quelque chose de spécial, mais qu'ils étaient sur le point de réaliser quelque chose de très unique. Toute récompense que quelqu'un vous accorde est un honneur incroyable, mais c'est incroyable d'être reconnu par nos pairs. Pour moi personnellement, lorsque nos fans nous reconnaissent et qu'ils dépensent leur argent durement gagné, c'est incroyable, surtout quand nous les entendons dire que c'est le meilleur argent qu'ils ont dépensé de toute l'année. Pour moi, la plus grande réussite a été l’immersion hors du temps. Vous pourriez être un adolescent ou un homme ou une femme de 50 ans et commencer le jeu et vous pourrez soudainement revivre ce fantasme d’enfance du Far West. En lisant ce que les fans nous disaient, ils se souciaient vraiment de ce monde et de cet environnement. Pour moi, la plus grande réussite a été de donner aux gens un endroit où vivre et visiter. »
 

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Quelques développeurs du studio présents lors de la 11è édition des Game Developers Choice Awards


En août 2011, le jeu atteint les 11 millions d'exemplaires vendus (dont 2 millions pour Undead Nightmare). Profitant de ce succès, le studio annonce « Red Dead Redemption: Game of the Year Edition » pour le 11 octobre en Amérique du Nord et le 14 octobre en Europe, une édition complète réunissant les deux titres et tous les packs de contenu téléchargeables gratuits et payants publiés précédemment. La suite, vous la connaissez. Quasiment 1 mois plus tard, le 25 octobre 2011, Rockstar Games annonce Grand Theft Auto V (qui a fêté ses 10 ans l'année dernière). Adieu l'Ouest sauvage, les projecteurs sont désormais tournés vers Los Santos et ses environs. Peu importe, la licence Red Dead a trouvé son public et le jeu semble tellement avoir marqué les esprits qu'il apparaît dans la saison 5 (épisode 12) de la série humoristique à succès The Big Bang Theory. Début 2012, le jeu grimpe à 13 millions d'unités vendues et il devient alors difficile d'imaginer que cet univers n'a pas plus à nous offrir.


D'ailleurs, le 12 juillet 2012, les dominos vont commencer à tomber. Dans une session de questions/réponses dédiée à Max Payne 3 et Grand Theft Auto V, le studio se montre enthousiaste quant à l'avenir de la série « Nous aimons aussi Red Dead et nous sommes ravis que vous soyez si nombreux à avoir aimé l'histoire de John Marston et que vous soyez ravis d'une action western plus épique. Comme nous l'avons mentionné dans notre dernière série de questions/réponses sur l'avenir d'autres franchises de jeux comme Bully et L.A Noire, nous ne nous précipitons pas toujours pour faire des suites, mais cela ne signifie pas que nous n'y arriverons pas finalement. Restez à l'écoute pour d'autres annonces sur l'avenir de la série Red Dead ».

Durant l'été 2013, le PDG de T2 Strauss Zelnick indique lors de l'appel aux investisseurs concernant les résultats du premier trimestre de l'exercice 2014, que l'idée de la société est de continuer à développer des franchises déjà installé mais aussi d'en créer des nouvelles qui perdureront, notamment la série Red Dead : « Notre objectif est d'essayer de créer des franchises permanentes. C'est l'objectif unique dans l'industrie. Nos concurrents ne le voient pas de cette façon. Nos concurrents pensent que notre franchise aura une certaine durée de vie, et à la fin de cette vie, vous passez à autre chose, alors vous feriez mieux de faire du foin pendant que le soleil brille. Notre point de vue est le contraire. Les meilleures franchises sont des franchises permanentes. En dehors de nos activités, vous pouvez regarder James Bond, par exemple. Et notre objectif a été non seulement de préserver et de développer la franchise Grand Theft Auto, mais aussi de créer d'autres franchises que nous pensons pouvoir être permanentes, que ce soit la franchise Red Dead ou la franchise Borderlands ou la franchise BioShock ou d'autres, Civilization, pour exemple ».
 

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Strauss Zelnick, PDG de Take-Two, la société mère de Rockstar Games


En janvier 2014, les analystes de Baird Equity Reserch mettent en avant leurs prédictions dans un document baptisé Video Game Industry Predictions. Selon eux, un nouvel épisode de la série Red Dead est bel et bien en préparation : « Take Two continue de produire certains des jeux consoles et PC de la plus haute qualité, qui, selon nous, devraient bien évoluer sur les plates-formes de nouvelle génération. Nous nous attendons à des annonces de produits au cours de l'année prochaine, telles que l'extension de GTA V à d'autres plates-formes (par exemple, PC, consoles de nouvelle génération), le prochain Red Dead [...] pour aider à améliorer la visibilité des revenus et des bénéfices. En outre, la société a un potentiel important de croissance des revenus numériques/en ligne, ce qui devrait contribuer à améliorer les marges brutes et à donner de la visibilité à la croissance. Nous pensons également que le prochain jeu Red Dead est potentiellement en préparation pour un lancement en 2014 ».

Au mois de mai, Strauss Zelnick déclare, toujours lors d'un appel aux investisseurs, que la firme étoilée est pleinement active sur un titre à venir durant l'exercice fiscal de la société qui s'étend du 1er avril 2014 au 31 mars 2015 sur les plateformes Playstation 4|Xbox One, évidemment sans plus de détails : « Rockstar Games travaille dur sur sa gamme de jeux à venir, et nous sommes ravis de ce qu'ils ont en réserve pour la nouvelle génération de systèmes de cet exercice ».

 

En juin 2014, s'exprimant lors de la conférence des analystes de Cowen & Company, Zelnick décrit de nouveau la marque Red Dead comme une franchise permanente qui peut s'asseoir aux côtés de GTA : « Le risque de simplement sortir plus de jeux est que vous finissez par augmenter votre calendrier de sortie et ce n'est pas vraiment ce que veulent les consommateurs. Les consommateurs veulent mieux, pas plus. Je connais à peu près ceux dont je peux vous assurer qu'ils sont permanents. Il est évident que GTA est une franchise permanente tant que nous continuons à offrir cette qualité incroyable et il semble tout à fait évident que Red Dead est une franchise permanente ».
 

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Carte non définitive de RDR2 publiée sur Neogaf en 2016


Au mois de décembre, un membre du forum américain NeoGAF confirme qu'une suite à Red Dead Redemption est bel et bien en développement chez Rockstar Games. Le 17 décembre 2014, le studio poste de nouveau une série de questions/réponses avec les fans et évoque encore une nouvelle fois la série : « C'est merveilleux de voir autant d'enthousiasme et d'enthousiasme pour la série Red Dead, et près de 5 ans après la sortie de Red Dead Redemption (!). Comme nous l'avons mentionné par le passé lorsque nous avons été interrogés sur les nouveaux jeux d'autres séries telles que Red Dead Redemption, Bully et L.A. Noire, nous ne nous précipitons pas toujours pour faire des suites, mais cela ne signifie pas que nous n'y arriverons pas éventuellement. Nous avons tellement de jeux que nous voulons créer et le problème est toujours celui du temps et du timing. Nous remercions les fans de longue date tels que vous, comme toujours, pour votre incroyable soutien et restez à l'écoute en 2015 pour les annonces de ce qui va arriver chez Rockstar Games ».

En 2015, une offre d'emploi provenant de Rockstar San Diego se fait particulièrement remarquée. En effet, le studio rechercherait un ingénieur réseau capable de travailler sur un mode multijoueur en monde ouvert sur les nouvelles plateformes Playstation 4|Xbox One. Dans le même temps, T2 annonce que de nouveaux jeux passionnants de franchises populaires sont en cours de développement et Red Dead Redemption atteint les 14 millions d'exemplaires vendus à travers le monde.

Durant l'année 2016, un internaute publie sur Neogaf une carte non définitive du prochain opus. Alors que personne n'y croit réellement, TechRadar affirme qu'une source proche du développement lui a confirmé l'authenticité de la carte, qu'elle est très récente et que le jeu se déroulerait avant les événements du premier épisode, faisant de lui une préquelle. Au beau milieu de l'été, lors des résultats de son exercice fiscal de 2017 qui se termine le 30 juin 2016, T2 confirme que « Rockstar Games travaille sur de futurs projets passionnants qui seront bientôt révélés ».

VIVRE ENSEMBLE OU MOURIR SEUL
 

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Confiant sur le fait que la franchise puisse être permanente, le studio annonce subtilement Red Dead Redemption 2 le 16 octobre 2016 (titre qui a fêté ses 5 ans l'année dernière) via ces réseaux sociaux et enflamme Internet, décrivant le jeu comme « une histoire épique au cœur des terres sauvages et impitoyables des États-Unis. Le monde du jeu, vaste et immersif, sera aussi la base d'une toute nouvelle expérience multijoueur en ligne ». Sam Houser, fondateur du studio, déclare dans un communiqué : « Avec Red Dead Redemption 2, l'équipe travaille dur pour faire avancer notre vision du divertissement interactif dans un monde véritablement vivant. Nous espérons offrir aux joueurs une expérience épique qui s'appuie sur tout ce que nous avons appris en créant des jeux ».

À ce stade, avec le succès fulgurant de GTA V et GTA Online, le studio n'a jamais disposé d'autant d'expositions médiatiques, d'expérience, de moyens humains et économiques pour développer ces jeux et repousser les limites. Après un Red Dead Revolver né d'une mutation entre deux visions opposées et un RDR cuisiné à la sauce Rockstar en 2010, Red Dead Redemption 2 est attendu comme l'épisode de la confirmation, celui qui nous dira ou non si la licence peut s'asseoir aux côtés de GTA, son parrain spirituel. Seulement, le contexte est désormais différent. En pratiquement 10 ans, l'industrie a beaucoup changé et les jeux en ligne sont devenus une ressource économique importante pour l'industrie.

Mais à en croire les premiers éléments, le mode histoire reste bel et bien la priorité pour la compagnie. Nous apprenons rapidement que ce nouvel opus servira de préquel à RDR et que nous serons accompagnés d'un tout nouveau protagoniste : Arthur Morgan. La première bande-annonce publiée le 20 octobre 2016 nous permet d'admirer la toute nouvelle version du moteur RAGE ; jeu de lumière impressionnant, paysages variés et monde plus réaliste que jamais, Rockstar semble définitivement prêt à piloter la nouvelle génération de machines. Après plusieurs reports et des mois de promotions, le jeu sort officiellement le 26 octobre 2018.

Au pays de l’oncle Sam en 1899, soit 12 ans avant les événements de Red Dead Redemption, l’Ouest sauvage touche à sa fin et suite à un braquage qui a mal tourné, des hors-la-loi appartenant à la bande de Dutch Van Der Linde doivent prendre la fuite vers l'est pour échapper aux fédéraux et aux chasseurs de primes qui sont à leurs trousses. Tandis qu’ils commettent des méfaits à travers le pays pour se faire de l'argent et que des querelles internes menacent de faire voler la bande en éclats, le joueur incarne Arthur Morgan, bras droit de Dutch et membre de la bande tiraillé entre ses propres idéaux et sa loyauté envers ceux qu’il considère comme sa famille. 
 

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Là où le premier RDR sorti en 2010 était une expérimentation du genre en monde ouvert, cette suite met tous les curseurs au maximum. Techniquement, dès les premières minutes, le jeu est un délice pour les yeux et la mise en scène, très proche du cinéma, permet une immersion totale. La carte est dense, variée, immense et le jeu de lumière est particulièrement bluffant de réalisme. Des visages ultra détaillés à la température corporelle du personnage qui influe selon les vêtements qu'il porte à sa pilosité (barbe et cheveux) qui évolue en temps réel, le studio semble avoir couvert le moindre pépin qui aurait pu échapper à la vigilance d'un développeur. Présente dans les précédents opus et davantage améliorée, la jaune d'honneur fait son grand retour et évolue toujours en fonction des choix fait par le joueur au cours de son aventure. Du point de vue de la caméra, celle-ci a été modifiée pour que le joueur se sente plus proche du personnage, la vue FPS est disponible et une cinématique peut être enclenchée durant les longs trajets pour lire les sous-titres confortablement.

Au-delà de ça, le cœur du jeu se situe dans le fameux camp du gang. Si le joueur ne contrôle qu'un seul personnage contrairement à Grand Theft Auto V, il ne sentira la solitude l'envahir pour autant. Véritable jeu dans le jeu, le camp est un endroit interactif où le gang se réfugie et qui évolue constamment ; le joueur peut croiser tous les membres du gang et interagir avec eux à tout moment. En cumulant de l'argent et des ressources essentiels à la bonne ambiance du camp, le comportement d'Arthur aura des conséquences sur ces relations et l'humeur de chaque individu en découlera. De plus, notre protagoniste peut désormais fabriquer de nouveaux articles et vêtements à partir de peaux et parties d'animaux.

L'autre point non négligeable l'intelligence artificielle. Dorénavant, les PNJ disposent d'un cycle de vie unique et cohérent avec l'horaire de la journée, adaptant leurs dialogues et leurs comportements en conséquences des actions d'Arthur. Pour une immersion totale, il n'est plus nécessaire d'être à un endroit précis pour déclencher une conversation ou une cinématique ; tout se fait naturellement pour que le joueur se sente directement concerné par la situation, alors même qu'il peut marcher et s'occuper tout en parlant à un personnage du jeu. En interagissant, il peut choisir de « saluer » ou « contrarier » les personnages qui réagissent de façons cohérentes aux décisions du joueur. De même, il peut distraire les personnes en diligences, les contraindre au silence en proférant des menaces de morts voir même les dépouiller sous la surveillance de shérifs qui peuvent intervenir si nécessaire.
 

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Au milieu de cette population, la firme étoilée a disposé d'une attention toute particulière quant à la présence des animaux. Comptant près de 200 espèces qui forment un véritable écosystème et une chaîne alimentaire authentique sur terre, mer et dans le ciel, nos amis les bêtes font preuve d'un comportement aussi réaliste qu'imprévisible. Ceux-ci réagissent et interagissent avec les humains mais aussi entre eux - souvent de façon violente - et chaque animal a ses propres spécificités. Qu'il s'agisse de pêcher avec le bon appât ou d'utiliser une arme particulière, la chasse devient de fait une partie importante du jeu. D'ailleurs, le joueur dispose d'une toute nouvelle fonctionné inspiré du Dead Eye - Eagle Eye - qui permet de littéralement suivre une proie à la trace.

Pour devenir un chasseur hors pair, plus de 50 armes sont disponibles dans le jeu. Des finitions aux gravures en passant par des améliorations et l'ajout de différents composants, un véritable coffre à jouets permet d'ajouter ou de supprimer chaque élément qui influe directement sur l'efficacité de l'arme. Dans cette volonté de créer un monde très interactif, le joueur peut viser un personnage et avoir le choix de le saluer, l'intimider ou le voler. Enfin, que serait un hors-la-loi dans son fidèle destrier ? Dotée d'une attitude et d'animations extrêmement réalistes, le cheval est l'élément indispensable pour se balader sur la carte. Avec 19 races existantes ayant chacune ses propres caractéristiques, l'idée est de créer un véritable lien entre le joueur et son canasson. En plus de pouvoir lui donner un nom, le personnaliser et acheter des équipements, le joueur peut interagir avec lui et renforcer ces liens en lui donnant à manger, en le brossant ou en le rassurant.


RDR2 mise donc sur plusieurs points pour améliorer l'expérience en monde ouvert version western. En plus d'une technique très soignée et d'un visuel à couper le souffle, l'interactivité est au centre du projet. Par-delà d'innombrables dialogues et d'interactions possibles, l'Ouest sauvage qui entoure le joueur ne sert désormais plus seulement de décor, et tout ce qui semblait anecdotique auparavant est désormais indispensable. Le joueur doit trouver sa place dans un monde qui ne s'arrête jamais de vivre et chaque choix qui lui est offert ne fait que renforcer l'idée qu'il y aura forcément des conséquences, bonnes ou mauvaises. En ne négligeant aucun point sur le développement et en s'appuyant sur un scénario et des personnages forts, le studio semble toujours dans cette volonté d'atteindre l'excellence, perpétuer la tradition des jeux qui révolutionnent l'industrie.


TENIR LA CHANDELLE
 

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Avec le succès de GTA Online, Red Dead Redemption 2 avait également la lourde tâche de prolonger l'expérience multijoueur pour les années à venir. Le 19 septembre 2018, la compagnie de Sam Houser annonce Red Dead Online (version bêta) « Red Dead Online est une évolution de l'expérience multijoueur classique du jeu Red Dead Redemption original, mélangeant narration et jeu coopératif et compétitif de manière amusante et inédite. Utilisant le gameplay de Red Dead Redemption 2 comme base de départ, Red Dead Online pourra être exploré seul ou à plusieurs, et connaîtra sans cesse des améliorations et des ajustements afin que cette expérience grandisse et évolue pour tous les joueurs. La sortie de Red Dead Online est prévue pour novembre 2018, dans un premier temps au cours d'une bêta publique. D'autres informations seront bientôt disponibles. Comme la plupart des expériences en ligne de cette envergure, elle connaîtra inévitablement quelques turbulences à la sortie. Nous sommes impatients de travailler avec notre incroyable communauté dévouée pour amener de nouvelles idées, nous aider à identifier les problèmes techniques et faire de Red Dead Online un univers innovant et amusant ».

Lancée fin novembre, Red Dead Online (bêta) se situe en 1898, soit un an avant les premiers événements de RDR2. Au lancement, comme dans la majorité des jeux en ligne, le joueur doit d'abord créer son personnage. Par la suite, il se retrouve seul dans ce monde hostile mais peut compter sur des missions coopératives pour trouver des compagnons de route. Comme dans le mode histoire, il est possible d'installer un camp, chasser, pêcher et créer un lien avec son cheval. En jouant en coopération ou en compétition avec les autres, le joueur accumule de l'expérience (XP), progresse dans son rang et débloque des bonus et récompenses réparties en 4 catégories : Combat, Chasse, Fin tireur et Expert en survie. La jaune d'honneur est toujours là et influe selon les actions du joueur, deux monnaies sont présentes (dollars et lingots d'or) et les microtransactions débarquent rapidement en boutique.

Très vite, la comparaison avec GTA Online se fait ressentir. Selon SuperData, une société spécialisée dans l'étude des données d'utilisation des jeux vidéo et relayé par GamesRadarRed Dead Online (bêta) rapporte 5 fois moins que GTA Online et les joueurs sont plutôt déçu du contenu. Le 14 mai 2019, la version bêta disparaît et Rob Nelson (co-président de Rockstar North) prend la parole, soulignant que le rôleplay sera au cœur des prochaines mises à jour : « Nous souhaitons créer avec Red Dead Online quelque chose d’authentique et qui soit authentique au monde Red Dead. Vous savez, faire des choses qui n'auraient peut-être pas beaucoup de sens ou qui ne seraient pas disponibles dans l'univers de GTA. Avec Red Dead Online, nous voulons examiner ce que nous avons apprécié de l'expérience du monde ouvert, c'est-à-dire la possibilité de sentir que vous existiez réellement dans ce monde et de pouvoir jouer un rôle, de l'extrapoler ensuite de manière réaliste en ayant un personnage qui est vraiment le vôtre. Nous ne voulons pas simplement vous classer dans la catégorie "criminels", mais vous permettre un certain nombre de rôles que vous pouvez assumer ».
 

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De son côté, Strauss Zelnick, PDG de Take-Two déclare lors de l'appel des résultats trimestriels que Red Dead Online fonctionne mieux que GTA Online au même stade. Interrogé par Variety sur ses propres attentes, il déclare : « C'est excitant maintenant. Nous sommes sortis de la version bêta et nous avons eu de nouveaux contenus et nous voyons l'engagement réagir en conséquence et nous avons beaucoup plus de contenu à venir. Nous sommes donc très excités. Il est encore tôt ».
 

Concernant la concurrence entre GTA Online et Red Dead Online : « Il n'y a pas de cannibalisation. Si vous aviez 10 succès massifs sur le marché en même temps, et que vous étiez le onzième titre, vous craindriez qu'il soit difficile d'y accéder. Mais pour avoir quelques hits à un moment donné, il y a encore de la place pour en faire plus. Et c’est un domaine moins fréquenté qu’avant. Et certainement, si vous utilisez la rubrique qualité, il y a beaucoup moins de monde. Notre objectif est donc de proposer des titres de la plus haute qualité du secteur. Le plus souvent, nous parvenons à atteindre cet objectif. Nous faisons toujours plus d'efforts ».

Durant l'été 2019, alors que la prochaine mise à jour axé sur les rôles se fait attendre, Rob Nelson s'exprime et revient sur les débuts mitigés de RDO : « Nous avons l'intention de garder le jeu pleinement actif et de le soutenir dans un avenir proche. Cela a pris plus d'un an pour que GTA Online devienne le jeu qu'il est dans sa forme actuelle, et bien que nous n'ayons pas l'intention de prendre autant de temps avec Red Dead Online, nous n'en sommes qu'au commencement ! Nous sommes impatients de voir le jeu évoluer, mais nous n'en sommes toujours qu'au début. L’avenir est plein de surprises… Nous observons autant que possible les créations et les activités de la communauté. Nous voulons toujours savoir ce que les gens disent et comment ils jouent au jeu. Notre objectif principal est de nous assurer que nous prenons en compte les commentaires de la communauté, ce que les joueurs apprécient et ce qu'ils n'apprécient pas, et de voir comment la communauté fait progresser nos idées dans de nouvelles directions ». 

Les propos sont plutôt rassurants ; la patience, c'est la clé, le multijoueur semble prendre la même direction progressive que GTA Online et le rôleplay sera au centre du projet. Fin 2019, le studio se concentre pleinement sur Red Dead Online et déploie la mise à jour « Carrières de l'Ouest » qui ajoute 3 rôles : Marchand, Chasseur de primes et Collectionneur. Alors que cette mise à jour apporte un nouveau souffle au jeu, un problème technique empêche l'apparition des animaux et gâche l'expérience des joueurs, qui souhaiteraient déjà voir débarquer les braquages et autres extensions de carte à la manière de GTA Online.
 

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Le 5 novembre 2019, RDR2 sort sur PC suivi de la mise à jour « Distillation clandestine » le 13 décembre qui permet de se lancer dans la contrebande d'alcool. Ce nouveau rôle permet de remonter la pente : en décembre 2019, le nombre de joueurs actifs en simultané n'a jamais été aussi élevé. De plus, les revenus du dernier trimestre sur Red Dead Online ont presque triplé par rapport à l'année précédente. Mais alors que l'avenir semble doucement se dessiner, le monde doit faire face à une pandémie mondiale qui oblige les studios à changer leur façon de travailler. Entre février et juillet 2020, aucune mise à jour majeur n'est publiée. La mise à jour « La Naturaliste » débarque le 29 juillet 2020 et permet à travers des missions scénarisés de traquer, chasser et étudier les animaux du jeu. Encore une fois, cette mise à jour fonctionne extrêmement bien auprès du public (la bande-annonce atteint 11 millions de vues sur YouTube) et Red Dead Online semble repartir sur de bons rails.

Pourtant, comme une boucle qui se répète indéfiniment (et contrairement à GTA Online), le studio ne propose aucune mise à jour majeure jusqu'au lancement du club des fins tireurs et la mise à jour « Prix du sang » en juillet 2021. De juillet 2021 à juillet 2022, même chose. Que se passe-t-il ? Le 7 juillet 2022, le studio annonce que les mises à jour majeures sont terminées, celui-ci ayant décidé de déplacer ces ressources sur le prochain GTA en développement « Nous tenons également à remercier la communauté Red Dead Online pour son soutien et son dévouement continus. Au cours des dernières années, nous avons régulièrement déplacé davantage de ressources de développement vers le prochain opus de la série Grand Theft Auto - comprenant plus que jamais la nécessité de dépasser les attentes des joueurs et pour que ce prochain opus soit le meilleur possible - et par conséquent, nous sommes en train d'apporter des modifications à la façon dont nous prenons en charge Red Dead Online ».

Bien que les serveurs soient toujours disponibles, que du contenu mineurs y soit ajouté chaque semaine et qu'une communauté soit toujours active, Red Dead Online semble avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Dépourvu de marketing agressif à sa sortie, le jeu qui ne semblait pas prêt et coule probablement sous le poids trop lourd de GTA Online et d'un GTA VI très attendu. De plus, les joueurs et le studio semblent tous deux avoir été dans l'incompréhension, créant de la frustration de part et d'autre. Condamné dès sa naissance, Red Dead Online porte encore en lui l'espoir de renaître dans de meilleures conditions, probablement dans un prochain épisode.


RECONNAISSANCE ÉTERNELLE
 

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Si un certain Grand Theft Auto V explosait les chiffres de ventes à sa sortie avec 1 milliard de dollars généré en 3 jours, Red Dead Redemption 2 s'est imposé comme le second couteau du studio prêt faire couler la concurrence. Par le biais d'un communiqué de presse le 30 octobre 2018, Take-Two annonce que le jeu a généré 725 millions de dollars sur ces 3 premiers jours de commercialisation (soit environ 11 millions d'exemplaires vendus), faisant de lui le deuxième meilleur lancement de l'histoire des jeux vidéo (derrière GTA V), battant le record de Call of Duty: Black Ops 4 (500 millions) et faisant mieux que le film Avengers : Infinity War (630 millions), pourtant attendu comme l'événement de l'année, lui qui connaît le week-end d'ouverture le plus rentable de l'histoire du cinéma.

Alors que l'action de T2 gagne 11% à la bourse de New-York, Rockstar et Sony affirment que RDR2 est également le jeu vidéo le plus pré-commandé de l'histoire sur sa boutique en ligne mais aussi le jeu le plus vendu sur la plateforme après 24 heures et 72 heures de commercialisation. En fait, c'est tout simplement le plus gros démarrage d'un produit de divertissement en 2018 et le meilleur lancement en un week-end de tous les temps. En France, le constat est similaire du côté des distributeurs, comme le précise au Figaro Romain Renouvin, directeur d'une Fnac : « Red Dead Redemption 2 est notre record historique de pré-commande sur notre site internet ». 

Une semaine plus tard, le titre dépasse déjà les ventes de son prédécesseur sorti 8 ans plus tôt (15 millions) avec 17 millions d'exemplaires vendus dans le monde, signifiant qu'au cours de ces 8 premiers jours de commercialisation, la société a déjà vendu plus d'exemplaires que le premier épisode sortie en 2010 : « Nous sommes vraiment fiers de Rockstar Games » déclare Strauss Zelnick. « Plus de 2 000 personnes ont présenté Red Dead Redemption 2 au public et ont obtenu ce résultat incroyable. C'est un endroit idéal où travailler et où vivent certaines des personnes les plus talentueuses du secteur. Je soutiens le label et son approche ».


Roger Clark (interprète d'Arthur Morgan) remportant le prix de la meilleure performance pour Red Dead Redemption 2 en 2018


Zelnick déclare dans l'émission Mad Money que le thème d’action-aventure à la sauce western fonctionne particulièrement bien dans les périodes de sentiment social extrême « Les westerns semblent trouver leur place à certains moments. En général, dans les très bons moments, et souvent dans les très mauvais moments - vous pouvez décider de quel genre de moments il s’agit - je dirai que je pense que l’univers tentaculaire offert par Take-Two, les opportunités extraordinaires d’explorer cet univers et les profondeurs et une histoire significative se combinent avec un gameplay exceptionnel pour créer une expérience formidable. »

Au Royaume-Uni, RDR2 domine les ventes en reste 1er du classement durant 3 semaines consécutives devant des titres comme Call of Duty: Black Ops 4 et FIFA 19. Dans un autre registre et via une analyse de MatchMade, le jeu et plus globalement la licence semble (dans un contexte où le multimédia et les chaînes de vidéos ont pris le pouvoir) devenir encore plus populaire : en seulement deux semaines, 5 260 vidéos sont déjà publiées sur la toile, cumulant pas moins de 272 millions de vues sur YouTube, dépassant même les performances de Fortnite. Au mois de décembre, nous apprenons qu'il était le jeu le plus vendu du mois de novembre sur les deux plateformes, détrônant encore une fois Call of Duty: Black Ops 4

Pour finir l'année en beauté, le jeu se voit récompenser aux Game Awards 2018 et repart avec les prix de « Meilleure œuvre narrative » (meilleure histoire) ; « Meilleure performance » (Roger Clark en tant qu'Arthur Morgan) ; « Meilleure bande originale » et « Meilleur design audio ». Malheureusement, détrôné par God Of War, le jeu ne remporte pas le titre de « Jeu de l'année » mais reste toujours aussi populaire durant la période de Noël, occupant la première place des ventes au Royaume-Uni.
 

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L'évolution des ventes de Red Dead Redemption 2 depuis sa sortie en 2018


En janvier 2019, nous apprenons que le Red Dead Redemption 2 était le jeu le plus vendu en 2018 aux États-Unis. Quelques semaines plus tard, le titre atteint les 23 millions d'unités. À la fin de l'année, le jeu débarque enfin sur PC puis Google Stadia et compte 26 millions d'exemplaires distribués. Sur l'année 2020, le jeu intègre le Xbox Game Pass au mois de mai et compte 34 millions de ventes, remportant par ailleurs 2 prix aux Steam Awards 2020 : « Jeu de l'année » et « Jeu à l'histoire exceptionnelle ».

L'année 2021 permet aux aventures d'Arthur Morgan de dépasser la barre les 40 millions d'exemplaires et de devenir le jeu le plus vendu de ses quatre dernières années aux États-Unis. 2022 permet de franchir la barre symbolique des 50 millions d'exemplaires et le jeu compte depuis février dernier 61 millions de jeux envolés dans la nature, classant le dernier jeu western à la 7e place des jeux les plus vendus de tous les temps devant des titres comme The Witcher 3: Wild Hunt (50 millions), Pokémon Rouge/Bleu/Vert/Jaune (47,2 millions) et Terraria (44,5 millions).

FORCE DE COMPOSITIONS
 

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L'ensemble des albums de la série Red Dead


Comment évoquer la saga Red Dead sans parler de la musique qui accompagne les valeureux protagonistes ? Contrairement à GTA, le joueur ne dispose pas de radios et la firme étoilée se retrouve à devoir composer ses propres partitions. Pour le premier épisode de la saga, Red Dead Revolver, l'album "Red Dead Revolver (Music From The Original Soundtrack Recordings)" regroupe 19 pistes. Le jeu s'inspire musicalement des morceaux authentiques présents dans les films western Spaghetti et les compositions au piano populaires de l'époque. Le thème principal (qui est également le thème d'ouverture d'un western italien de 1971 intitulé « Lo Chiamavano King ») est accompagné par d'autres morceaux tirés d'une trentaine de films. Avec 80 pistes audios au cours du jeu, des compositeurs comme Luis Bacalov, Nino Rota et Francesco De Masi ont participés à retranscrire l'atmosphère singulière que nous offre le titre de 2004.

Pour Red Dead Redemption, le studio sort l'album "Red Dead Redemption Original Soundtrack" le 18 mai 2010 avec 18 titres à l'intérieur. Comme son prédécesseur, la musique s'inspire du cinéma et des films de western des années 60, notamment la « Trilogie du dollar » (1964 - 1966). Bien que s'inspirant d'autres œuvres, le studio doit cette fois trouver sa propre identité. Pour cela, avec un certain producteur du nom de David Holmes, la compagnie engage deux illustres inconnus Bill Elm et Woody Jackson. Produisant plus de 14 heures de musique en 15 mois, les compositeurs crées des sons uniques en collaborant notamment avec un autre artiste : Tommy Morgan (joueur d'harmonica). Leur collaboration permet de retranscrire parfaitement l'Ouest sauvage et le caractère du personnage principal, entre rédemption, mélancolie et violence. Désormais, la musique et le gameplay forment une parfaite harmonie. 

Toujours composés par Bill Elm et Woody Jackson et accompagnée par divers musiciens comme Kreeps et Misterio, la bande originale de Undead Nightmare "Red Dead Redemption: Undead Nightmare Original Soundtrack" et ses 18 titres reprend elle certains sons et instruments du titre original pour les manipuler et les transformer en véritable fête d'halloween. Entre hurlements et échos effrayants, le studio s'adapte à la nature même du jeu dans une ambiance horrifique et récréative.

Enfin, concernant Red Dead Redemption 2, deux albums sont proposés : "The Music Of Red Dead Redemption 2 : Original Soundtrack" (13 pistes) et "The Music Of Red Dead Redemption 2 : Original Score" (22 pistes). Si la bande originale se compose des musiques originales du jeu avec les parties vocales, le deuxième album propose une sélection de morceaux que l'on retrouve lors des phases de jeu. Produit en intégralité par Daniel Lanois, celui-ci est entouré d'artistes comme D'Angelo, Willie Nelson, Nas, Rhiannon Giddens pour rendre le monde de RDR2 encore plus attrayant. En 2021, Rockstar Games sort "The Music of Red Dead Redemption 2: The Housebuilding EP" et propose 5 titres qui ont marqué l'aventure des joueurs.

RENDEZ-VOUS DANS 20 ANS
 

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Après avoir traversé une multitude d'obstacles pour faire de la série Red Dead une référence, où se dirige le studio et quel avenir pour la franchise ? Parmi les déclarations que l'on peut trouver depuis la sortie du dernier épisode, celle de Dan Houser (ex vice-président, co-fondateur, producteur et scénariste du studio qui a quitté la compagnie en 2020) dans une interview pour Vulture le 14 octobre 2018 : « Un nouveau Red Dead pourrait voir le jour dans le futur si Red Dead Redemption 2 se porte bien et si nous avons quelque chose d'intéressant à raconter ».

En 2021, dans des propos recueillis par VGC, Strauss Zelnick s'exprimait lors de la conférence Jefferies Virtual Global Interactive Entertainment sur la durée de vie des franchises à succès « Si c'est vraiment, vraiment génial, ça continuera. Je ne sais pas si vous l'avez vu, je viens de voir le nouveau film Bond, c'était génial. Et vous aimeriez que chaque franchise soit James Bond. Il existe très peu de franchises de divertissement, de quelque sorte que ce soit, qui entrent dans cette catégorie, mais elles existent. Et je pense que GTA est l’un d’entre eux, je pense que Red Dead est l’un d’entre eux, la NBA est évidemment l’un d’entre eux parce que le basket-ball continuera d’exister. Cela nécessite également que vous soyez réfléchi et prêt à laisser un titre en suspens afin d'avoir le sentiment de "wow, c'est un événement rare". J'ai toujours dit que l'annualisation des titres non sportifs risquait d'épuiser la propriété intellectuelle même si elle était bonne, donc nous prenons le temps de faire quelque chose que nous pensons incroyablement phénoménal et nous arrêtons également les titres intentionnellement pour augmenter la demande pour ce titre afin qu'il s'agisse d'un événement spécial. Je vais voir un film de Bond parce qu'il n'y en aura pas d'autre dans deux mois, je vais voir tous les films de Bond ».


« Si c'est mauvais, je vais être vraiment contrarié, vous savez, comme un affront personnel, parce que je crois que cette propriété intellectuelle est veut toujours aller au-delà. Et c'est le contrat que Rockstar a avec ses consommateurs et c'est le contrat que 2K a en ce qui concerne NBA 2K, c'est le contrat que Gearbox et 2K ont avec les consommateurs de Borderlands, et Firaxis avec les consommateurs de Civilization, et je veux en avoir plus. C'est tellement difficile d'y parvenir sur cette base, c'est tellement difficile de le faire encore et encore, mais c'est notre objectif et c'est notre travail, c'est ce que nous souhaitons faire. Et oui, pour répondre à votre question, ces franchises sont-elles permanentes ? Écoutez, rien n'est permanent, mais ils peuvent durer très, très longtemps ».

En attendant d'en savoir plus, la saga Red Dead compte aujourd'hui 86 millions d'exemplaires vendus et la sortie l'année dernière de Red Dead Redemption et Undead Nightmare sur les consoles Playstation 4 et Switch signifie probablement que le studio ne compte pas en rester là.

 

Désormais confortablement assise aux côtés des licences les plus lucratives de l'histoire du jeu vidéo, la série a réussit l'exploit de se démarquer de la concurrence en faisant renaître un monde qui semblait voué à disparaître. Avec ses propres forces vives, mais aussi les joueurs, la compagnie au R étoilé n'a jamais cessé de croire en cette épopée américaine oubliée et en cela, chaque jeu de la licence représente parfaitement l'évolution et la détermination du studio depuis sa création en 1998 à créer des œuvres qui embrassent toutes les époques.

Pour plus de détails sur la série Red Dead, retrouvez ci-dessous les différents articles :



Far Away (chanson présente dans Red Dead Redemption), reprise par Marie Raine


Et vous, quels souvenirs gardez vous de la série Red Dead ? Quels jeux et personnages vous ont le plus marqué ? Dans quelle mesure souhaiteriez vous un nouvel épisode ? Le western a-t-il encore des histoires passionnantes à raconter ?

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